Selon une première expertise psychiatrique, Nicolas Cocaigne a eu une "abolition totale de discernement" quand il a mangé un morceau de poumon de son co-détenu.

Une conclusion qui le rend irresponsable pénalement.

Nicolas Cocaigne était fou lorsqu'il a décidé de manger un morceau de poumon du détenu qui partageait sa cellule. Telle est la conclusion de la première expertise psychiatrique réalisée par les docteurs Jean-Claude Chanseau et Pierre Lamothe. "Il a agi dans un état psychologique abolissant son discernement et le contrôle de ses actes", notent-ils dans leur rapport.

Les faits remontent à la nuit du 2 au 3 janvier 2007, dans une cellule de la maison d'arrêt de Rouen. Nicolas Cocaigne, alors âgé de 35 ans, est soupçonné d'avoir battu et asphyxié son codétenu de 31 ans avant de manger un morceau de son poumon. Des traces de sang comportant l'ADN de sa victime avaient été retrouvées dans son assiette, sur une spatule de cuisine et une paire de ciseau. Cette "abolition du discernement", qualifiée de "schizophrénie", rend Nicolas Cocaigne, "irresponsable pénalement", a expliqué son avocat Fabien Picchiottino.

Le parquet de Rouen a refusé de commenter ces informations. Le juge d'instruction devrait désormais ordonner une contre-expertise dont les résultats ne devraient pas être connus avant le deuxième trimestre 2008, selon l'avocat. Pour l'heure, celui que l'on surnomme "le cannibale de Rouen" se trouve en cellule d'isolement d'une maison d'arrêt de la région parisienne.