Trois Français s'étaient mis d'accord, au fil des discussions sur le Net, pour préparer ce rapt qui aurait dû survenir en juin. Leur projet était d'enlever une fillette, la séquestrer dans un local pendant tout un week-end, la violer, lui faire subir des sévices et des tortures et enfin de la relâcher après l'avoir marqué au fer rouge avec un "S" comme soumise, a précisé M. Schmit.

Eric Voulleminot, le directeur de la police judiciaire de Rouen, a précisé que "la difficulté dans cette affaire consistait à mettre d'une part en évidence manifestement la réalité de ce projet, le fait qu'ils le préparaient, et qu'ils s'apprêtaient à le mener à terme, sans pour autant exposer une victime à leurs caractères extrêmement dangereux".

Alerté, l'Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP), assisté des PJ niçoise et rouennaise, a mené l'enquête et ciblé les trois hommes. Le cerveau présumé, explique-t-on de source policière, est un employé de France Telecom de 49 ans, père de famille et établi à Rouen. Il disposait d'un local isolé dans la banlieue de cette ville, équipé de matériel sado-masochiste.

"C'est lui qui a été l'instigateur. C'est lui qui a proposé le lieu, qui fournissait les objets qui étaient destinés à concrétiser, si je puis dire, les actes de barbaries qui étaient prévus sur l'enfant", a déclaré Joseph Schmit lors d'un point presse. "C'est quelqu'un qui est totalement inconnu et qui n'a jamais fait parler de lui. C'était jusqu'à maintenant, le parfait honnête homme comme tout le monde".

Le cerveau présumé a été arrêté le 11 mai par les hommes du SRPJ de Rouen alors qu'il faisait visiter au policier belge infiltré le local dans lequel il comptait séquestrer la fillette.

Son premier complice présumé, un peintre niçois de 41 ans, également père de famille, devait l'aider dans cette entreprise criminelle en fournissant notamment une camionnette. Les écoutes ont révélé que l'homme comptait agresser sexuellement des fillettes dans son entourage. Les enquêteurs l'ont donc interpellé en urgence il y a une dizaine de jours. Sa garde à vue a permis de révéler deux viols et agressions sexuelles commis depuis deux ans sur des fillettes de 9 et 12 ans de son entourage qui n'ont pas osé le dénoncer.

Arrivé un peu plus tard, le troisième complice est un militaire de 30 ans, basé à Orléans. Lors de leurs échanges, les trois hommes ont indiqué comment ils comptaient se travestir pour éviter d'être reconnus.

Après avoir envisagé un rapt en Belgique, ils avaient opté pour une opération menée vers midi autour d'une école située dans un rayon de 100km autour de leur cache. Ils devaient faire monter de force une fillette isolée dans le véhicule avant de l'attacher et de l'emmener avec eux. Le dernier suspect a été interpellé le 12 mai.

Les trois hommes ont été mis en examen et écroués pour "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'enlèvement et de séquestration, commis en bande organisée et captation en vue de diffusion, détention et diffusion d'images de mineurs à caractère pornographique".

Ils n'ont pas nié les faits lors de leur garde à vue, mais affirmé que ce projet n'était qu'un fantasme pas destiné à aller jusqu'au bout. Le procureur de la République de Rouen a parlé "d'actes insupportables" et de "drame absolu", qualifiant de "pire que l'horreur" leur projet. AP