Une pollution aux hydrocarbures de la nappe phréatique et des sols d'un site de traitement de terres polluées situé près de Rouen (Seine-Maritime) serait, selon une association de défense de l'environnement après le stockage et le traitement de près de 5.000 tonnes de terres provenant de la marée noire causée par le pétrolier libérien "Le Prestige" après son naufrage en 2002.

Contactées par l'Associated Press, la Direction régionale de l'industrie de la recherche et de l'environnement (DRIRE) et la direction de la société "Deep Green" qui avait traité ces déchets n'ont pas souhaité s'exprimer.

En mars 2005, à la fin de l'exploitation par la société belge "Deep Green" de ce site situé en bord de Seine sur la zone industrielle de Sotteville-les-Rouen, la préfecture de Seine-Maritime avait demandé que soit réalisée une étude des sols.

Celle-ci, dont les résultats viennent récemment d'être communiqués par la DRIRE, fait apparaître des concentrations en plomb, cuivre, mercure et xylènes dans les sols et une pollution aux hydrocarbures de la nappe phréatique.

"Deep Green n'a non seulement pas traité ces terres correctement, mais en plus cette société s'en est servi pour remblayer son site avant de l'abandonner", accuse Philippe Vue, vice-président de l'association qui depuis 2004 se mobilise contre les agissements de l'industriel.

"Nous sommes en possession de documents qui prouvent que Deep Green a eu du mal à traiter les terres souillées par le pétrole du 'Prestige', car près de 5.000 tonnes ont été acheminées ici et, là aussi, nous avons les documents pour l'affirmer" reprend-t-il.

"Les résultats révélés par la DRIRE sont inquiétants car cet ancien site est situé sur les quais de Seine. Si ce terrain abandonné n'est pas immédiatement dépollué, le fleuve sera lui aussi victime d'une pollution " conclut-il.

Le 13 novembre 2002, le pétrolier battant pavillon des Bahamas avait coulé au large des côtes espagnoles avec 77.000 tonnes de fioul. AP