L'affaire avait débuté en avril 2004 par le témoignage d'une femme qui explique qu'une camarade de classe de sa fille aurait subi des attouchements sexuels. Marine, la fillette en question, âgée de 10 ans, confesse aux gendarmes venus l'interroger que lors d'une sortie en canoë au large de Dieppe, un certain « Jean-Marie » lui aurait partiqué des attouchements sexuels et l'aurait pénétrée avec le doigt. La même fillette raconte même une tentative de viol quelques jours plus tard lors d'un bain de mer.

Placé en garde à vue, Jean-Marie Cribelier reconnaît d'abord avoir « passé sa main sous le maillot de la fillette » et frotté son ventre contre le corps de la petite fille.. Il avoue également avoir commis des attouchements sexuels sur d'autres jeunes filles.
Mais lors de sa première entrevue avec le juge d'instruction, l'homme revient sur ses dires en ne reconnaissant plus que les attouchements sexuels.

Puis au fil des investigations, le père d'une autre fillette de dix ans vient à son tour déposer plainte contre Jean-Marie Cribelier. La jeune fille accuse ce dernier d'attouchements sexuels, des faits qui se seraient produits en 1999 alors qu'elle se trouvait au domicile de Jean-Marie.

Compte tenu de la fragilité des témoignages, le magistrat-instructeur avait d'abord délivré une ordonnance de non-lieu concernant cette seconde affaire. Mais, le parquet de Dieppe a interjeté appel de cette décision, et la chambre de l'instruction a finalement décidé de poursuivre l'ex-président des Pingouins pour « atteintes sexuelles ».

Huit mois plus tard, lors de sa confrontation avec les fillettes, il revient sur ses déclarations en ne parlant plus que « d'effleurement accidentel ». Et à la fin de l'instruction du dossier, Jean-Marie Cribelier nie toutes les accusations portées contre lui en bloc.
Depuis, Jean-Marie Cribelier n'a cessé de nier les faits.

« Mais les charges sont bien là », confie une source judiciaire. « De surcroît, des jeunes filles, au total une dizaine, qui auraient également été abusées par l'accusé mais qui n'ont pas osé déposer plainte, sont venues témoigner à la barre. Cela accentue et authentifie encore plus les propos des deux victimes. »

« Dans ce procès, les jurés vont devoir se prononcer sur leur intime conviction », explique Me Rose-Marie Capitaine, avocate d'une des deux fillettes, « C'est parole contre parole. »

Mais l'examen gynécologique réalisé deux ans après les faits sur la fillette a révélé une incisure partielle de son hymen. Le médecin psychologue a également détecté d'importants traumatismes persistant chez M. Jean-Marie Cribelier n'a de cesse d'évoquer un complot mené à son encontre tout en clamant son innocence.

« Le problème est que le dossier ne repose sur aucune preuve. Alors on va faire venir des psychologues pour essayer de diaboliser une personne. Les révélations ont été tardives, il y a eu des variations dans les déclarations. C'est la parole de l'un contre l'autre. » déclare Me Philippe Lescene, l'avocat de Jean-Marie Cribelier.

Me Philippe Lescene a plaidé l'acquittement. Pour lui, il a surtout été condamné pour ce qui lui était reproché dans le passé, pas dans le présent.

Il doit avoir raison, c'est le passé déchiré de 2 petites filles qui ont condamné Jean-Marie Cribelier.

Ce dernier a 10 jours pour faire appel.

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