Un an plus tôt, le 13 décembre 2003, le premier procès d'Alfred Petit devant les assises de Seine-Maritime avait été ajourné à la suite des révélations d'un témoin qui avait mis en cause le père d'Alfred Petit, portant le même patronyme, qui se suicidera par pendaison le 15 janvier 2004.

Déjà condamné à deux peines de quinze et de dix ans de prison pour une fusillade ayant blessé un policier et pour une tentative d'évasion avec prise d'otages, Alfred Petit fils n'avait pas, le 12 avril 2001, regagné sa cellule de la prison de Val de Reuil (Eure) après une permission de sortie accordée pour le week-end de Pâques.

Durant cette cavale, Alfred Petit aurait volé un fusil chez son oncle et se serait caché dans une grange située à Saint-Jacques sur Darnétal, grange appartenant à Jean-Jacques Roussel. C'est dans cette grange, construite à moins de 1.500 mètres de sa maison, que ce cadre de 53 ans sera retrouvé le 18 mai 2001 au matin. Tué d'une balle dans le dos, son corps calciné est découvert dans les ruines encore fumantes de la grange. Dans la nuit, son épouse Danielle, âgée elle aussi de 53 ans a disparu, ainsi que sa voiture, une Fiat Uno.

Dans la soirée du dimanche 20 mai, à quelques kilomètres de là, Alfred Petit, au volant de la Fiat Uno, tombe nez à nez avec deux gendarmes qu'il menace avec un fusil. Désarmé au cours d'une bagarre, il parvient néanmoins à s'enfuir. Ce n'est que dans la soirée du 21 mai que, cerné dans un champ de colza par les policiers et les gendarmes, Alfred Petit se rend sans résistance tout près de la maison de ses parents à Franqueville-Saint-Pierre.

Le lendemain, le corps atrocement mutilé de Danièle Roussel, dont le cadavre est décapité et les quatre membres sectionnés, est retrouvé dans la Seine à hauteur de Dieppedalle (hameau de Canteleu).

Alfred Petit sera confondu par les tests ADN. En effet, les enquêteurs retrouveront le sang de Danielle Roussel sur les sièges de la Fiat Uno et sur son pantalon. Par ailleurs, l'enquête révélera que les deux époux ont été tués avec le même type de munitions, correspondant au fusil de chasse de calibre 12 que détenait Alfred Petit lorsqu'il a braqué deux gendarmes avant d'être désarmé. Alfred Petit a toujours nié les faits et est toujours resté muet lors de ses deux précédents procès. Après avoir révoqué ses trois premiers avocats, Me Philippe Lecesne, Me Yves Mahiu et Me Gilbert Collard, Alfred Petit, âgé de 40 ans, sera pour son procès en appel défendu par deux avocats commis d'office, Me Alexandre Braun et Me Benoît Deniau.
Le procès doit durer jusqu'au 15 novembre. (d'après AP)